Les Jours Heureux

Aujourd'hui mon équipe de campagne et moi-même, nous appelons à protéger, améliorer et étendre ce programme du CNR sur la base de ce qu'il fut et amélioré du livre-projet de Jacques Cheminade (www.jacquescheminade.fr/programme-2012) en attendant que d'autres se penchent à leur tour dessus pour toujours le parfaire

Charles Paperon (à droite), ici avec Stéphane Hessel
Crédit Télégramme de Brest
Interview avec C. Paperon :

Le CNR aujourd’hui ? C’est la séparation des banques !

Entretien exclusif avec Charles Paperon, ancien combattant volontaire de la Résistance. Propos recueillis par Alexandre Noury (S&P Bretagne), pour notre journal militant Nouvelle Solidarité.

Charles Paperon a rejoint la France libre à Alger en 1943, à 17 ans. Il y vivait chez sa tante, ne voulant pas suivre sa mère (allemande), conscient grâce aux lettres de ses oncles de la réalité du nazisme. Il participa à la libération de l’Italie et de la France jusqu’à Strasbourg. Il est fait prisonnier dans « la bataille d’Obenheim », après avoir résisté une semaine dans ce village encerclé sous le feu des Allemands.

Charles Paperon habite Brest, il est co-président de l’association des anciens combattants de la Résistance (ANACR).

Alexandre Noury : Vous avez en 2010 appelé à un nouveau Conseil national de la Résistance (CNR) et refusé le diplôme offert par Sarkozy. Que pensez-vous aujourd’hui du président Hollande ?
Charles Paperon : Je pense qu’il suit exactement ce que faisait Sarkozy. Ainsi, le 27 mai, date anniversaire du CNR, il a choisi sept résistants, Rol-Tanguy, Daniel Cordier… comme caution, et il a parlé de la Résistance en déflorant totalement le fondement du CNR. Quand on sait qu’actuellement le programme du CNR est jeté à bas, il est clair que Hollande continue comme Sarkozy. La seule différence ? Il n’a pas « encore » osé nous donner une médaille. Nous attendons depuis quarante-cinq ans une journée nationale de la Résistance. Elle a été votée au Sénat en février, on attend le transfert à l’Assemblée nationale. Ils n’ont pas saisi l’opportunité du 27 mai 2013 pour faire passer cette loi afin que cette journée soit enfin la journée nationale de la Résistance. C’est un acte manqué de plus.

Le CNR était composé d’un plan d’action immédiate et du programme à mettre en œuvre à la Libération, quelles seraient aujourd’hui ces deux parties ?
C’est le programme du CNR qu’il faut remettre d’actualité. En 1945, la France était ruinée, spoliée sur le plan moral, physique et matériel. C’est tout ce qu’on a réussi alors pour reconstruire la France. Aujourd’hui, lorsqu’on sait la richesse ! La France est riche, les banques regorgent d’épargne. Quand les banques spéculent avec notre argent et qu’on en arrive à discuter sur l’âge des retraites ou les problèmes d’emploi, alors qu’il y a tellement de choses encore à faire et à penser !
Il faut la séparation des banques pour que l’argent ne commande plus. Tout cet argent qui dort dans les comptes des assureurs pourrait être utilisé à relancer la machine. La Banque centrale européenne prête de l’argent aux banques à 0 %, qui est reprêté par les banques avec des taux d’intérêt de 2 ou 3 %. Les banques s’enrichissent une fois de plus avec notre argent, ce n’est pas normal !

Comment mobiliser aujourd’hui la population ?
En faisant des forums de la Résistance, avec des résistants ou des fils de fusillés, des gens qui ont passé leur vie à résister, à préconiser la vérité. En ce moment, on masque la vérité. Les gens doivent demander des comptes aux élus. Les élus nous doivent leur élection, c’est nous leur patron ! Il faut leur poser des questions, sans hésiter. Il faut oser, c’est le mot. Comme je disais à Stephane Hessel, s’indigner c’est une chose, mais ça ne suffit pas, il faut oser chaque jour, à chaque moment. Chacun de nous a quelque chose à faire, peut faire quelque chose.

Le musée de la Résistance de Saint-Marcel (Morbihan) vient de faire un appel le 18 juin pour continuer d’exister, qu’en pensez-vous ? [1]
C’est la mémoire de tous les survivants qui ont résisté. C’est un engagement qu’il ne faut pas oublier. Tous ces gens qui ne sont plus là aujourd’hui, il faut penser à leur sacrifice. Lorsque l’on fait des forums dans les collèges, on leur explique qu’à leur âge, à 17 ans, on avait déjà conscience de ce qu’il fallait faire.

Qu’auriez-vous à dire aux lecteurs du journal Nouvelle Solidarité ?  [2]
Continuez à propager les idées qui sont dans ce journal auprès des gens qui ne lisent que leur quotidien local. Ce journal a beaucoup d’éléments à faire comprendre à tous les gens. C’est vraiment un journal très nécessaire actuellement.


Le site Les Crises à parfaitement dressé le résumé de l'origine de ce programme des " Jours Heureux " et de ce qu'il est, repris ici :Le Programme du Conseil National de la Résistance souvent abrégé en Programme du CNR, et intitulé dans sa première édition « Les Jours Heureux par le C.N.R. »1, est un texte adopté à l’unanimité par le Conseil National de la Résistance français le 15 mars 1944.
Le CNR regroupait :
  • huit mouvements de RÉSISTANCE intérieure : “Combat”, “Libération zone Nord”, “Libération (Sud)”, “Francs-tireurs partisans (FTP)”, “Front national” (rien à voir avec le Front national actuel), “Organisation civile et militaire” (OCM), “Ceux de la Résistance” (CDLR), “Ceux de la Libération” (CDLL),
  • les deux grandes confédérations syndicales de l’époque : CGT (réunifiée) et CFTC,
  • six représentants des principaux partis politiques reconnaissant la France Libre, dont le parti communiste, le parti socialiste, les radicaux, la droite républicaine et les démocrates-chrétiens.
Il s’est réuni pour la première fois, le 27 mai 1943 à Paris, réunion organisée par Jean Moulin sous l’impulsion du Général De Gaulle.

Son programme très ambitieux, prônait la participation des citoyens à la conduite de la nation et leur émancipation sur les forces de l’argent.

Il comporte deux parties :
  • la première concerne les mesures urgentes à prendre : la chasse et la traque de l’ennemi, la lutte contre la déportation, l’éviction des traitres, de tous ceux qui ont pactisé avec les nazis, la création de comités départementaux de libération…
  • la seconde ne tient que sur deux pages, mais ces deux pages vont bouleverser l’histoire de France. Elles sont consacrées à l’avenir de la France et sont titrées : « mesures à appliquer dès la libération du territoire ».
Dans la seconde partie, « Mesures à appliquer dès la Libération du territoire », il est d’abord prévu de « veiller au châtiment des traîtres et l’éviction, dans le domaine de l’administration et de la vie professionnelle, de tous ceux qui auront pactisé avec l’ennemi ou qui se seront associés activement à la politique des gouvernements de collaboration » et d’instaurer la confiscation des biens des traîtres et des trafiquants de marché noir.

Viennent ensuite :
  • des mesures politiques, comme le rétablissement de la démocratie, du suffrage universel et de la liberté de la presse ;
  • des mesures économiques, caractérisées par « l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie », ce qu’on appellera généralement les nationalisations, et qui est exprimé dans le texte comme « le retour à la nation des grands moyens de production monopolisée, fruits du travail commun, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d’assurances et des grandes banques » ;
  • des mesures sociales, dont un rajustement important des salaires, le rétablissement d’un syndicalisme indépendant et des délégués d’atelier et « un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se le procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’État ».
Une grande partie de ce programme a été effectivement appliquée après la guerre (sécurité sociale et retraites généralisées, contrôle des féodalités économiques à la Libération, droit à la culture pour tous, presse écrite délivrée de l’argent et de la corruption, lois sociales agricoles, etc).

Source : www.les-crises.fr/15-mars-1944-cnr

En savoir plus > http://fr.wikipedia.org/wiki/Programme_du_Conseil_national_de_la_R%C3%A9sistance
Pourquoi faut-il aller voir les Jours Heureux 


[1Le musée de la Résistance bretonne est menacé de fermeture, signez leur pétition sur www.petitionpublique.fr
[2Pour s’abonner à Nouvelle Solidarité : solidariteetprogres.org/journal-nouvelle-solidarite

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