Villebrumier le 18 Juillet 2014
Aujourd'hui, tous les bords politiques nous chantent la berceuse de l'austérité. Ils ne comprennent pas ou ne veulent pas comprendre qu'il en va de la vie ou de la mort de notre République. Depuis la Révolution et la naissance de l’État moderne, l'oligarchie financière n'a eu de cesse de stériliser l'action publique. En cantonnant l’État à un simple rôle de gestionnaire ! En lui confisquant la monnaie, elle restreint son champ d'action au budget, par nature limité. Au final, on présente au peuple l’État comme un bon père de famille et l'austérité comme la preuve de son sérieux et de son autorité.
Aujourd'hui, tous les bords politiques nous chantent la berceuse de l'austérité. Ils ne comprennent pas ou ne veulent pas comprendre qu'il en va de la vie ou de la mort de notre République. Depuis la Révolution et la naissance de l’État moderne, l'oligarchie financière n'a eu de cesse de stériliser l'action publique. En cantonnant l’État à un simple rôle de gestionnaire ! En lui confisquant la monnaie, elle restreint son champ d'action au budget, par nature limité. Au final, on présente au peuple l’État comme un bon père de famille et l'austérité comme la preuve de son sérieux et de son autorité.
Pour
Jean Jaurès, cette vision est inadmissible : le peuple est souverain et il n'est le fils de personne ! L’État,
lui, est simplement l'outil qui doit assurer le bonheur et un futur au peuple
français. Pour libérer la France de
l'emprise de l'oligarchie financière et assurer la prospérité du pays, le
député de Carmaux tentera de donner à la Nation les clés de sa liberté: ce
qu'il appelle le "crédit
démocratique".
Du crédit public pour des
emplois qualifiés
Pour Jean Jaurès, la finance a un visage. Ce sont à son époque les principaux actionnaires de la Banque de France. Créée en 1800 par Napoléon Bonaparte, la Banque de France est une banque privée qui détient le privilège de frapper la monnaie. Ce privilège donne les clés de l'économie française à une poignée de financiers puisque ce sont eux qui décident à qui et combien de crédit on accorde. Ils privilégient ainsi les amis et les profits juteux. Parmi les 15 régents qui dirigent la Banque à ses débuts, on trouve les noms de Perrégaux et Mallet, banquiers basés à Paris, et Perier, négociant à Grenoble. Jean Jaurès les connaît bien et n'a pas peur de les qualifier publiquement d'escrocs. Dans son Histoire Socialiste de la Révolution Française, Jaurès prend fait et cause pour la création des assignats par l'Assemblée constituante, en 1790 : « C’est maintenant le crédit direct que la Révolution trouve en elle-même, dans la valeur des biens qu’elle a saisis, dans la confiance et l’affection qu’elle inspire, crédit de la nation à la nation, de la Révolution à la Révolution. La transformation de l’assignat en papier-monnaie ayant universellement cours, voilà l’appel à la nation. »
Jaurès
montre qu'avec les assignats, le chômage des ouvriers était descendu au plus
bas.
Tout au long du XIX ème siècle et une partie du XX ème siècle, les prêts de la Banque de France aux petites et moyennes entreprises, aux artisans et commerçants furent volontairement freinés et diminués, au profit d'une caste financière qui préférait investir dans des spéculations financières. Cela ne vous rappelle rien ? C'est contre ce système que Jaurès se leva.
Dès le départ, le système de la
Banque de France, jouant sur le traumatisme de l'expérience de l'assignat équivalent
en or devait figurer dans les coffres de la Banque.
Ainsi le crédit aux petites et
moyennes entreprises et industries ainsi qu'aux agriculteurs était coûteux et
limité. Dans son article "Le crédit démocratique" publié dans la
Dépêche du 27 juin 1892, Jaurès dénonce
cet argent cher, pourtant nécessaire pour développer les forces productives
du pays. La nationalisation de la Banque de France, affirme Jaurès, permettrait
d'endiguer le phénomène et ainsi de mettre fin à une politique qui privilégie les rentiers et les cartels, au profit des
petites et moyennes entreprises.
Mais Jaurès ne s'arrête pas là, il veut libérer le travail de la tutelle financière et que le pays puisse œuvrer pour les générations futures : « Pour que la démocratie puisse se servir à son gré, et dans l’intérêt du travail, de ce merveilleux instrument d’émancipation et d’action qui s’appelle la Banque, il faut qu’elle en soit souveraine maîtresse et qu’elle n’introduise pas dans la maison même, avec des clauses en apparence rigoureuse, une oligarchie financière hostile »
Il ne s'agit plus d'investir en fonction de son budget mais bien d'investir en fonction de ce qui est nécessaire c'est à dire ce que le futur réclame de nous : « Ce ne sont pas les ressources qui mesurent les dépenses, c’est bien plutôt l’infinité même de l’œuvre à accomplir qui suscite l’infinité correspondante des ressources »
Rester éveiller au sein d’une
grande révolution
31 ans après l'assassinat de Jean Jaurès, avec l'élan du Conseil National de la Résistance, le gouvernement provisoire de 1945 mené par Charles de Gaulle instaure ce système de crédit public : il nationalise la Banque de France, lui adjoint un Conseil national du crédit, représentatif des forces vives de la nation, permettant ainsi à l’État d'émettre un crédit public à taux bas ou nuls pour les projets d'avenir. Pour la première fois de son histoire, la France put organiser la distribution du crédit dans l'économie en fonction de l'intérêt général et des nécessités du futur. La loi du 2 décembre 1945 est un calque parfait de la proposition de crédit démocratique faite par Jean Jaurès en 1892 : non seulement elle évince les élites financières de la direction de la Banque de France, mais elle confie l'orientation du crédit aux forces productives de la nation au sein de ce que Jaurès appelait le "conseil d'escompte" chargé de l' "organisation du crédit industriel et commercial". C'est ce système de crédit démocratique qui permit la prospérité des Trente Glorieuses. Son abandon, dans les années 70, ré-ouvrit la page de la crise. Jean Jaurès nous avait prévenu : ni la guerre ni l'austérité ne peuvent relancer l'économie...
31 ans après l'assassinat de Jean Jaurès, avec l'élan du Conseil National de la Résistance, le gouvernement provisoire de 1945 mené par Charles de Gaulle instaure ce système de crédit public : il nationalise la Banque de France, lui adjoint un Conseil national du crédit, représentatif des forces vives de la nation, permettant ainsi à l’État d'émettre un crédit public à taux bas ou nuls pour les projets d'avenir. Pour la première fois de son histoire, la France put organiser la distribution du crédit dans l'économie en fonction de l'intérêt général et des nécessités du futur. La loi du 2 décembre 1945 est un calque parfait de la proposition de crédit démocratique faite par Jean Jaurès en 1892 : non seulement elle évince les élites financières de la direction de la Banque de France, mais elle confie l'orientation du crédit aux forces productives de la nation au sein de ce que Jaurès appelait le "conseil d'escompte" chargé de l' "organisation du crédit industriel et commercial". C'est ce système de crédit démocratique qui permit la prospérité des Trente Glorieuses. Son abandon, dans les années 70, ré-ouvrit la page de la crise. Jean Jaurès nous avait prévenu : ni la guerre ni l'austérité ne peuvent relancer l'économie...
Pendant que Valérie ripaille,
la finance nous met sur la paille
Face à l’effondrement du système financier, Valérie Rabault, député PS du Tarn et Garonne, aujourd’hui à Villebrumier, et l’ensemble du gouvernement quelle représente ainsi que ses suiveurs, les maires, conseillers généraux et consorts, devraient plutôt s’inspirer de Crédit Démocratique de Jaurès plutôt que d’œuvrer pour un ennemi qui ne cache même plus son visage.