Un 4 avril ils ont tué une révolution.
Il y a 48 ans, ils ont tué Luther pour ce qu’il a déjoué,
« le sommeil de la raison fabricant de monstres ».
Un 4 avril, Martin Luther a été assassiné
pour avoir été en parfait accord contre,
ce « silence qui est trahison ».
Cinq jours avant son assassinat, King en
appelle aux citoyens en temps de crise et de changement à « Rester éveillé au sein d’une grande révolution » :
« Je suis sûr
que la plupart d’entre vous avez lu cette petite histoire saisissante due à la
plume de Washington Irving et intitulée Rip van Winkle. Un élément dont on se
souvient habituellement à ce sujet, c’est que Rip van Winkle dormit vingt ans.
Mais il y a un autre point dans cette petite histoire qui passe presque
totalement inaperçu. C’est l’enseigne, à la fin, à partir de laquelle Rip
gravit la montagne pour son long sommeil.
« Lorsque Rip Van Winkle gravit les montagnes, l’enseigne était un portrait du roi Georges III d’Angleterre. Quand il redescendit vingt ans plus tard, l’enseigne était un portrait de George Washington, premier président des Etats-Unis. Et, le regardant, il fut surpris et complètement perdu. Il ne savait pas qui c’était.
« Et cela nous révèle que l’élément le plus intéressant de l’histoire de Rip Van Winkle ne tient pas à son sommeil de vingt ans, mais au fait qu’il a dormi pendant une révolution. Pendant qu’il ronflait paisiblement dans la montagne, se déroulait une révolution qui allait changer le cours de l’histoire – et Rip Van Winkle n’en savait rien. Il s’était endormi. Oui, il dormit comme une souche pendant une révolution. Et l’une des grandes responsabilités de l’existence tient au fait que trop de gens vivent des périodes de grands changements sociaux sans parvenir à développer de nouvelles attitudes à réfléchir et à offrir de nouvelles réponses exigées par des situations inédites. Ils finissent par s’endormir au milieu d’une révolution. »
« Lorsque Rip Van Winkle gravit les montagnes, l’enseigne était un portrait du roi Georges III d’Angleterre. Quand il redescendit vingt ans plus tard, l’enseigne était un portrait de George Washington, premier président des Etats-Unis. Et, le regardant, il fut surpris et complètement perdu. Il ne savait pas qui c’était.
« Et cela nous révèle que l’élément le plus intéressant de l’histoire de Rip Van Winkle ne tient pas à son sommeil de vingt ans, mais au fait qu’il a dormi pendant une révolution. Pendant qu’il ronflait paisiblement dans la montagne, se déroulait une révolution qui allait changer le cours de l’histoire – et Rip Van Winkle n’en savait rien. Il s’était endormi. Oui, il dormit comme une souche pendant une révolution. Et l’une des grandes responsabilités de l’existence tient au fait que trop de gens vivent des périodes de grands changements sociaux sans parvenir à développer de nouvelles attitudes à réfléchir et à offrir de nouvelles réponses exigées par des situations inédites. Ils finissent par s’endormir au milieu d’une révolution. »
Martin Luther King consacre une bonne partie de ce
discours à la guerre du Vietnam, qu’il dénonce inlassablement comme pouvant
« conduire le monde entier à une destruction nucléaire ». Surtout,
Martin Luther King évoque dans ce passage quelles sont les qualités requises à
un véritable dirigeant.
« Je ne suis pas un dirigeant de consensus. Je ne fixe pas mes
priorités en fonction du budget de la Conférence des dirigeants chrétiens du
Sud. Je n’ai pas effectué de sondage pour évaluer l’opinion majoritaire."
Un véritable dirigeant, en définitive, n’est pas un quémandeur, mais un
modeleur de consensus.
« Sur certains sujets, la lâcheté interroge : "Est-ce
bien indiqué ? " Et elle enchaîne : "Est-ce politiquement
utile ?" Puis la vanité : "Est-ce populaire ?" La
conscience pose la question suivante : "Est-ce juste ?"
« Vient un temps où l’on doit prendre une position, qui n’est ni
sans danger, ni politique, ni populaire, mais on la prend parce que la
conscience vous la dicte. »
Le 5 avril 2016, de l’autre côté de l’Atlantique, chez nous, les mêmes, viennent
d'assassiner le principe d’égalité.