1877, le géologue allemand Ferdinand Richthofen est le premier a évoquer le terme de « Route de la soie ». Servant essentiellement au commerce de la soie entre la Chine et l’Europe, elle avait été tracée lors de la Dynastie Han occidentale et orientale, par les ambassadeurs Zhang Qian (200 avant JC) et Ban Chao (100 après JC). Par la suite, le terme désignera toutes les routes commerciales de la Chine antique.
Cependant depuis une cinquantaine d’années, le commerce contribue assez peu à la croissance économique mondiale. Il est plutôt source d'accaparements, de surenchères et de trafics qui finalement font la lie de la spéculation financière.
Ainsi au fil du temps, de nombreux défis se sont alors révélés au monde, récession, sous-développement des pays émergents, risque financier mondial, questions transfrontalières, manque de coopération, manque de confiance, insécurité, difficulté d’intégrer une multitude d’institutions régionales et mondiales, conflits etc.
C'est ici qu'intervient l'initiative des « nouvelles Routes de la soie » que lance le président chinois Xi Jinping dès 2013. Car il s'agit bien d'une initiative et non d'un plan fini : « un projet ouvert qui invite à plus de soutiens et d'idées ».
C’est le concept des Nouvelles Routes de la soie, clé pour l’inclusivité avec des partenaires, au lieu d’exclusion.
Dès lors la Chine propose la création de la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (BAII). Première institution « inclusive » dont l'objectif est d’améliorer le financement urgent des infrastructures dans les pays en voie de développement. Elle compte désormais 57 membres fondateurs d’Asie, d’Europe, d’Afrique, d’Amérique et d’Océanie.
Tous sont d'accord sur l'importance du financement efficace dans les infrastructures qui feront progresser de façon durable l’espérance de vie des populations (agrandir la table pour accueillir toujours plus de monde).
Le projet est tel qu'il demande un fort partage du savoir-faire, une grande coopération transfrontalière, avec une mise en commun des valeurs : « regarder ce qui nous relie et trouver une complémentarité mutuelle ».
Dans son approche d'un développement inclusif « gagnant-gagnant » la Chine s'ouvre donc sur la base d'une « égalité des droits » et du « bénéfice mutuel » à travers cette plateforme de coopération internationale qui se veut équilibrée.
Relier le pôle Asie-Pacifique au pôle européen c'est le plan Juncker avec 315 milliards d’euros d’investissements, le projet « 16+1 » entre les pays d’Europe centrale et de l’Est et la Chine, à quoi peuvent être associés les projets allemand « Industrie 4.0 » et le « Made in China 2025 » etc.
Plus concrètement c'est la connexion des entreprises au réseau de transport pan-européen, la ligne Europe-Chine-terre-mer et le nouveau Pont terrestre eurasiatique :
On parle alors des réseaux transeuropéens, qui devraient être prêts d’ici 2030 : 94 ports principaux, 38 aéroports et grandes villes y seront reliés, et 15 000 km de rails seront posés.
Mais si la Chine souhaite apporter des contributions communes à l’économie planétaire, le brouhaha médiatico-politique occidental se fait réticent à les recevoir et pour cause : « la conception chinoise des relations internationales, celle de Tianxia signifie un ordre gagnant-gagnant de complémentarité et de coéexistence ».
En effet, la plateforme des Nouvelles Routes de la soie est à la fois « ouverture », « inclusion », « souveraineté », mais aussi « intérêt mutuel ».
On y retrouve alors, l'état d'esprit du développement mutuel de la Paix de Westphalie.
En d'autres termes, Confucius dirait, la politique n'est pas comme l'on croit, la domination par la force mais l'art de créer la coopération générale. Ce que de Gaulle traduirait par « entente, détente et coopération », à notre tour, ne pourrions-nous pas en ce milieu de XXIème troublé, l'exprimer en un mot tout aussi bienveillant qu'harmonie ?
Qu'en pensez-vous ?
(Cette article a été publié dans Le Petit Journal du Tarn et Garonne N° 5517, également disponible en ligne ici >...)
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